Nous bavons tous d'être là-bas, déportés volontaires;
Par millions en famille, les bébés les vieillards,
Pistent les chants simplistes des sirènes nucléaires,
Se bourrant dans des trains, affrétés par l'espoir.
Ces flux migratoires convergent au portail d'entrée,
Ou nous fixons tous affamés le fond de l'avenue.
Les offrandes sont faites, par nos âmes sacrifiées,
Et ouvrent les battants du passé,présumés perdus.
Zombis ! Aux oreilles rajoutées, achetées pour deux sous,
Les bras en avant, somnambules sur Main Street,
Il y a des idoles en peluches et des fétiches partout !
Dont nous sommes preneurs. L'antidote de l' arthrite.
Ce courant d'enfants morts croise des chiens étranges,
Des danseurs absurdes; toutes les princesses du monde.
Ostentions fantasmées, leurs reliques nous démangent.
C'est la grande parade de tous ces saints immondes.
C'est au bout de l'allée que la Mecque se dresse.
Le château de Belle; ou, du désir promis;
Qui assure aux fidèles, aux sujets de l'espèce,
De retrouver un peu de leurs enfances finies.
Texte : Hantoine Corvus (inspiré par le film "Disneyland, mon vieux pays natal" d'Arnaud des Pallières)